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Mal-être chez les vétérinaires : une situation alarmante

Le monde agricole est confronté à un fort taux de suicides, notamment chez les agriculteurs. Cependant, dans ce monde agricole, une profession est oubliée dans la majeure partie des études sur l’idéation suicidaire et le burn-out… pire : certains, tels l’ex-président de la MSA (dans des propos tenus en 2022, lors d’une table ronde de l’Assemblée annuelle des syndicats de la CFDT Agri-Agro), comptent sur cette population pour prévenir le suicide des agriculteurs… Cette population, dont le taux de suicides ou de tentatives de suicide est le plus élevé en France, ce sont les vétérinaires, qu’ils soient salariés ou employeurs.

Mal être et idées noires

En 2021, une étude Truchot a fait ressortir les constats suivants.

Dès leurs études, les vétérinaires sont confrontés à une charge émotionnelle importante qui engendre mal être et idées noires. L’étude sur la qualité de vie des étudiants vétérinaires en 2021 montre que 61,3% des étudiants vétérinaires connaissent la dépression durant leurs années d’étude et près de 15% d’entre eux sont déjà en situation de burn out.

Confrontés régulièrement à la mort et à la détresse, tant animale qu’humaine, les vétérinaires développent rapidement un épuisement émotionnel se traduisant par du cynisme, la prise de stupéfiants (à disposition dans les cliniques), l’alcoolisme, la perte de sommeil. A titre de comparaison, l’épuisement émotionnel des vétérinaires est 1,10 fois supérieur à celui des exploitants agricoles.

Féminisation et la salarialisation

Sur les douze derniers mois, l’étude Truchot démontre que 23,20% des vétérinaires ont pensé au suicide alors qu’en France la moyenne chez les actifs est de 4,5%… 5,3% sont passés à l’acte !

La féminisation et la salarialisation importante de la profession sont deux facteurs qui élèvent les résultats, l’étude ayant montré que les femmes salariées sont plus sujettes au stress, au burn out et aux idéations suicidaires.

La CFDT Agri-Agro s’attelle à la prévention

La profession prend doucement conscience de ce problème.

Une association d’aide (« Véto’entraide ») s’est créée, la CFDT Agri-Agro au sein de la branche professionnelle s’est attelée à mettre en place une action de prévention face à ce risque. Mais toutes les préventions ne suffiront malheureusement pas à mettre un terme à ce phénomène. D’autant plus qu’il reste (il importe de le signaler) de grands oubliés de toutes ces études : les auxiliaires spécialisées vétérinaires (ASV).

> Pour en savoir plus, consulter le site de la CFDT Agri-Agro