Des compétences en forte évolution
Être travailleur agricole, agriculteur ou salarié, nécessite des compétences de plus en plus pointues et un niveau de polyvalence accru.
La formation des chefs d’exploitation devrait en plus prendre davantage en compte les aspects pilotage de l’entreprise et gestion des ressources et relations humaines : salariés, prestataires, voisinage.
La sécurisation des parcours professionnels
La sécurisation des parcours professionnels est un sujet qui intéresse les deux parties. Les salariés car leur emploi est souvent précaire et/ou peu qualifié ce qui est handicape les transitions professionnelles. Les agriculteurs car de plus en plus d’agriculteurs cessent après 10-15 ans d’activité, pas forcément en raison de difficultés financières, et engagent une reconversion professionnelle. Sans oublier que de nombreux salariés agricoles deviennent agriculteurs et que les agriculteurs qui cessent deviennent le plus souvent salariés, parfois dans d’autres secteurs d’activité. Anticiper les évolutions des besoins en compétences et qualifications est ainsi essentiel à la sécurisation des parcours de tous (employeurs, demandeurs d’emploi et salariés).
Pour faciliter le départ en formation des salariés, la FGA-CFDT propose de mettre en place des services de remplacement – pour les salariés comme il existe pour les agriculteurs – sans surcoût pour les employeurs. Pour les travailleurs saisonniers, les périodes d’inactivités pourraient être mobilisées pour former ses salariés, dans la logique « former plutôt que licencier ».
Le FAFSEA doit accompagner les salariés et les entreprises pour élaborer ces parcours de formation. La mise en place d’observatoires de l’emploi et d’accords de gestion prévisionnelle des emplois et compétences au niveau régional sont des outils facilitant l’anticipation et l’adaptation aux transitions professionnelles. Un contrat d’études prospectives à la fois sur le périmètre de l’agriculture et des services à l’agriculture pourrait être utilement envisagé.
Les prestataires de travaux et de services seront également fortement impactés par la transition numérique (technologies, nouveaux services…). L’évolution des métiers et des compétences (ainsi que de la stratégie et de l’offre) dans les services à l’agriculture est un point crucial pour l’avenir de ces organismes.
Des compétences en fortes évolutions… mais aussi des savoir-faire à sauvegarder. A l’image de la biodiversité, la diversité des agricultures et des élevages en France a engendré une richesse des savoirs et savoir-faire des travailleurs agricoles, toute autant menacée par l’homogénéisation des pratiques. Une prise de conscience est nécessaire car ces savoirs et savoir-faire pourront, eux-aussi, permettre d’adapter l’agriculture aux besoins futurs.
