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L’agriculture française, un secteur économique qui doit évoluer

De l’agriculteur au chef d’entreprise

Le métier d’agriculteur s’est construit autour de l’activité productive. Un éleveur aime s’occuper de ses animaux. Un céréalier vantera ses bons rendements à l’hectare. Cette vision du métier a fonctionné pendant des décennies dans un contexte de prix régulés et soutenus par la PAC, les quotas laitiers… Un agriculteur pouvait se contenter de produire, c’est la coopérative qui gère la commercialisation du produit.

Le contexte a changé. La fin des quotas laitiers (ou la fin des restitutions aux exportations de volailles en 2013), pourtant programmée, a bouleversé un secteur habitué à produire, à investir pour produire plus, sans se soucier du coût de production et du débouché. Le terme « minerai » était même utilisé pour qualifier leur produit, le lait. Les éleveurs bovins sont enferrés dans une longue crise. La consommation de viande bovine évolue fortement et les producteurs semblent continuer à produire comme avant…

Ajoutons à ce panorama, les impacts du réchauffement climatiques qui peuvent occasionner des variations de niveaux de récoltes inédits (-30% sur la récolte céréalière 2016 française) et une plus forte volatilité des prix.

Cette situation parait sombre mais elle n’est désespérée. L’agriculture française a toujours de nombreux atouts ! Par contre ce constat doit amener l’agriculteur à prendre la posture de chef d’entreprise. Cela signifie qu’au-delà de l’acte de production, l’agriculteur doit gérer une entreprise : réfléchir à la valorisation de ses produits, faire des choix stratégiques, anticiper et s’adapter aux évolutions… Tout le monde ne commercialisera pas en vente directe demain mais chacun doit raisonner ses atouts pour choisir l’orientation la plus adaptée, la plus favorable à son outil de production.

Paradoxalement, cette aspiration à plus d’autonomie décisionnelle du chef d’exploitation, essentielle dans un environnement plus complexe, est aujourd’hui menacée par des phénomènes, pas d’intégration, mais de prise de place grandissante de l’aval (notamment les coopératives) dans les orientations de l’exploitation que ce soit par l’entrée au capital ou par la contractualisation. C’est un point de vigilance à avoir.

Enfin, être chef d’entreprise c’est gérer les relations avec les tiers et en premier lieu les salariés. Pour la FGA-CFDT, il n’y a pas d’ « exception culturelle » agricole qui nécessite une approche sociale différente.

> Pour en savoir plus, consulter le site de la CFDT Agri-Agro