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Portrait de Kem, « bergère transhumante » au service de la nature et des animaux

Kem, une bergère de 52 ans, exerce son métier depuis 1999. Elle a choisi une vie professionnelle au grand air, en étroite relation avec les animaux. Un métier exigeant, parfois mystérieux pour le grand public, mais qui attire de plus en plus de jeunes. Pourtant, Kem souligne que ce travail est tout sauf facile, tant physiquement que mentalement.

Le métier de bergère : gardienne des troupeaux et de la nature

« Aujourd’hui, on parle de gardien de troupeau, mais sur ma fiche de paie, c’est plutôt ouvrier agricole non qualifié. » Kem exprime une réalité partagée par de nombreux travailleurs de son secteur. Bien qu’elle se considère comme bergère transhumante, ce titre n’apparaît pas dans ses statuts officiels.

Kem travaille sur différents types de terrains, en fonction des saisons et des besoins de ses employeurs. De la plaine de la Crau aux alpages de Savoie, elle adapte ses journées en fonction des conditions climatiques et de la santé de ses animaux. Une partie importante de son travail consiste à assurer la gestion des pâturages et à intervenir pour soigner les animaux malades.

Une journée type d’une bergère transhumante : rythme, soins et attention aux animaux

La journée de Kem varie selon l’endroit où elle travaille. En montagne, elle passe ses journées à guider son troupeau entre les pâturages, tout en restant constamment à l’affût des prédateurs. En plaine, elle supervise la mise-bas des brebis et s’occupe des agneaux.

Kem explique que les journées en montagne peuvent sembler idéales à première vue, mais que la réalité du travail pastoral est exigeante. Les conditions de travail sont loin d’être simples, et l’aspect physique du métier est souvent sous-estimé.

Le métier de bergère : passion et défis au quotidien

Kem a été bercée par le pastoralisme dès son enfance, grâce à son grand-père. Mais après ses études, elle a décidé de ne pas devenir éleveuse. Elle a choisi de devenir salariée pour pouvoir vivre de son travail sans dépendre des subventions agricoles.

« Les jeunes sont attirés par le métier, mais ils partent vite. » En effet, bien que la nature et le contact avec les animaux séduisent, le travail est physiquement épuisant et mentalement exigeant. Les jeunes qui choisissent ce métier sont souvent confrontés à des réalités dures et à une rémunération souvent insuffisante.

Les difficultés des bergers : matériel inadéquat et conditions de travail précaires

Kem dénonce régulièrement le manque de matériel adapté à son métier, comme des parcs de contention. Elle évoque également le manque de logements décents, des problèmes récurrents pour de nombreux travailleurs du secteur.

Elle mentionne aussi l’angoisse et le traumatisme liés aux attaques de prédateurs (comme les loups) sur les troupeaux. Ces incidents marquent profondément les bergers, qui doivent faire face à des pertes de bétail tout en préservant leur santé mentale.

La CFDT Agri-Agro : un soutien précieux pour les bergers

Kem est adhérente à la CFDT Agri-Agro depuis plus de huit ans et évoque l’importance du syndicat dans sa vie professionnelle. Elle souligne le soutien qu’elle a reçu lors de litiges avec ses employeurs et évoque son rôle dans les revendications syndicales pour améliorer les conditions de travail des bergers.

Les revendications des bergers : l’importance de l’unité et de la solidarité

Kem exprime son souhait de voir les employeurs agricoles reconnaître les droits des salariés du pastoralisme, soulignant l’importance d’une meilleure organisation et d’un soutien accru pour les travailleurs.

Elle appelle également à plus de visibilité pour les bergers au sein des événements agricoles, pour qu’ils puissent faire entendre leur voix et défendre leurs intérêts. « Les bergers ne sont pas des marginaux, même si leur travail est marginalisé. »

Syndicalisme et Pastoralisme : pourquoi adhérer à la CFDT ?

Kem conclut son témoignage en insistant sur l’importance de l’union syndicale pour défendre les droits des bergers. « Syndiquez-vous, les copains ! Les employeurs savent se serrer les coudes, nous devons faire pareil. »

Un avenir à construire ensemble

Le témoignage de Kem nous rappelle que derrière l’image romantique de la vie au grand air, les bergers transhumants font face à des défis quotidiens pour effectuer leur travail correctement. Le syndicat, comme la CFDT Agri-Agro, joue un rôle essentiel pour les soutenir et améliorer leurs conditions de travail. Pour ces travailleurs passionnés mais souvent oubliés, l’unité syndicale est plus que jamais une nécessité.

 

>>> Pour aller plus loin :

> Pour en savoir plus, consulter le site de la CFDT Agri-Agro